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J'aime le Nouveau Brunswick. Pour toujours.

nbCette année aura commencé de façon intense, elle va selon toute évidence se terminer également de façon très excitante.

Au début 2014, j'entamais ma transhumance à l'ouest, en allant m'installer à la capitale, la Provinciale, Fredericton. Petite bourgade cossue s'il en est, ville universitaire, dont le centre-ville a vraiment un cachet, une architecture, d'après moi, plutôt représentative de l'ancien Canada, du Canada historique, avec de superbes anciennes bâtisses de bois, derrière de grands arbres, très bien entretenues et souvent bien colorées. Fredericton est une ville administrative, une cité calme qui s'endort de bonne heure. Elle n'en reste pas moins très agréable à vivre, et la vie s'écoule suavement le long du fleuve St-Jean.

J'ai la chance de bosser pour un des bras du gouvernement provincial, dans une équipe restreinte mais efficace et dont le Boss est une personne non seulement compétente, mais qui comprend vite. Je me suis très bien adapté, et m'y sens à l'aise. C'est le job que je cherchais à Moncton, et que je n'ai jamais trouvé, possiblement car il y en a peu de similaires. Mais cela reste un mystère non élucidé pour moi, d'autant plus lorsque j'entends mon Boss dire qu'ils ont galéré des mois avant de trouver le bon profil pour mon job, c'est-à-dire Moi. Pourtant, je ne fais rien d'extraordinaire, vraiment.

C'est ainsi que je quittais les miens de façon hebdomadaire, pour vivre dans ma garçonnière torride, mais très calme elle aussi de la Capitale et rentrer au bercail les fins de semaines. J'avais longtemps hésité avant d'accepter ce compromis, Marina m'y avait encouragé, puisque c'était un moyen de faire quelque chose d'intéressant tout en étant suffisamment rémunérateur pour compenser les frais liés au fait d'avoir et d'entretenir 2 logements et d'assurer les trajets. La semaine, j'avais trouvé mon équilibre et m'étais même remis au sport, non sans réticence, mais plutôt pour passer mes nerfs, pour ne pas devenir chèvre aux changements de saison lorsque je me retrouvais face à moi-même et mes réflexions existentialistes. Bien que n'ayant pas immigré pour se retrouver dans cette situation, je ne la regrette pas, même si ces derniers temps, le syndrome d'adolescence qui frappe nos 2 têtes [blondes] brunes nous a fait réaliser que rien n'est éternel.

Marina, quant à elle, trouve naturellement le temps long à Moncton, devant gérer le quotidien et ses aléas en sus de son job devenu un peu mouvementé et quelque peu irréaliste ces derniers temps, à la limite de l'accommodement raisonnablement acceptable. Nous savions que nous étant mis nous-mêmes dans cette situation, ce serait à nous de nous en sortir le moment venu. C'était clair entre nous.

A ce stade-ci du discours, je vais vous expliquer comment nous allons mettre notre résilience à l'épreuve, la résilience, c'est un mot en vogue par ici, je l'aime bien. On peut l'utiliser à bon escient ou pas, en tout cas, par ici, un peu tout peut être ou devenir résilient, autrement dit qui résiste bien aux chocs, et qui a la capacité à rebondir, c'est à dire de se remettre d'une épreuve de façon honorable, Culbuto vous dit quelque chose? Et bien Culbuto est résilient quand vous lui assénez une mandale. Grâce à Dieu, on n’a pas de choc ou d'affronts, mais on va tout de même rebondir!

basculo

Cet article surprendra plus d'un de nos chers lecteurs parmi les candidats immigrants remontés comme des coucous, mais je vous rassure, tout à une explication logique. Et lecteurs émotifs, rassurez-vous, ce n'est pas ici que j'aborderai les sujets délicats!

J'aime le Nouveau Brunswick. Pour toujours. J'ai vécu 18 ans dans le centre de la France, près de 20 ans à Paris et sa région et 2 ans et demi au Nouveau-Brunswick. Ça peut paraitre peu et pourtant. Je ne sais pas comment expliquer ceci, mais le NB est l'endroit où je suis re-né, nous avons tout recommencé ici, nous avons tout déballé de notre container, comme de notre baluchon, séparés de notre passé par ce grand océan et tournés vers notre avenir. C'est comme si on avait donné un coup de main à la roue, pour lui redonner de l'élan, elle tourne, elle accélère, c'est doux, ça fait un peu d'air, pas de bruit, à peine un sifflement joyeux.

Le NB, on y a été accueillis, on y est fiers, heureux d'y être arrivés, c'est sur cette terre que nous avons posé notre pied d'immigrant, ça marque, à tout jamais. On n’a pas fait ça "à la légère", mais en connaissance de cause, avertis, dans une optique de découverte totale. Nous sommes allés un peu partout ici au NB, en Atlantique aussi pas mal, à la découverte des moindres recoins, pour découvrir l’ADN de cette Amérique, comprendre.

C'est le trou de souris par lequel on est entré. C'est incroyable à quel point j'ai aimé découvrir ces plages, ces phares typiques, l'incroyable Baie de Fundy, le soleil scintillant sur la Petitcodiac, ces forêts, tout ceci me manque déjà, nostalgique car toujours pas rassasié. Jamais, on ne m'a dit que je n'étais pas le bienvenu. Jamais on ne m'a fait sentir que je n'avais pas ma place. Jamais on ne m'a critiqué. Alors oui, après on peut dire ce que l'on veut, on peut entendre les pires superlatifs sur le NB, on a tous nos théories sur le sujet, il n'empêche que je suis content d'être arrivé ici. Je crois que ce début d'aventure nous a donné envie, nous a ouvert l'appétit de découverte, de profiter. On n'emballe pas sa vie dans un container pour rien, on en veut plus, toujours plus, une fringale de se dire que l'on peut. La devise du NB n'étant pas "Être... ici on le peut" ? Donc TOUT est possible.

Et c'est là que l'on a remis le doigt dans l'engrenage, par curiosité, pour voir ce que ça faisait. On est surement un peu masochistes, car on pourrait se faire pincer très fort, il n'y a pas de garantie aucune. Jamais. Cependant, il semblerait que la capacité à se remettre en cause ait son importance, Candidat Immigrant, ne te méprends pas, il y a une case à cocher dans le dossier, dans une des trousses, ça dit "Vas-y à fond? OUI | NON". T'as intérêt à prendre la bonne option! C'est le secret du bidule. Je te le donne. Je ne suis pas chien, tu me remercieras plus tard.

Alors, me direz-vous, "vous êtes "petits bras", c'est facile, vous ne prenez pas beaucoup de risques finalement, vous emballez, vous déballez". Et je suis d'accord avec vous, nous nous laissons porter par la vague avec délectation, nous allons améliorer notre méthode de glisse, c'est indéniable. On n’est cependant pas venu ici pour réécrire l'Histoire. Par contre, n'oubliez pas que nous ne sommes pas seuls, il y a deux ados, là, juste derrière nous sur leur planche, leur technique est hésitante encore, ils font plutôt des zigzags, mais ils nous rattrapent, ils ont déjà plongé dans le bain du NB, ils vont peut-être bien prendre goût à tout ça.

Un jour de cet automne, nous avons allumé l'ordi, la canaille de souris nous a fait acheter des billets d'avion, puis comme si ça ne suffisait pas, elle a cliqué sur quelques sites d'offres d'emploi et au final a dû envoyer notre CV à n'importe qui... Mince, cette souris! On aurait dû la passer dans l'engrenage cette souris-là, pour voir. Enfin le but ultime de la souris était louable: Au pied du mur, elle nous avoua avoir fait tout ça pour que les 4 surfeurs que nous sommes se retrouvent sur la même planche, allant dans la même direction, fini les aller-retours Moncton-Freddie. Le fait est que la perche que la souris a lancée est revenue plus vite qu'attendu. Une escapade touristique plus loin (vous n'avez qu'à fouiller dans l'historique des blogs pour savoir quelle était la destination), entretiens, puis re-entretiens puis tests et re-tests et au final "contrat", PAF! Contrat sans "S", car seule Marina a attrapé un poisson. J'avais croisé les doigts pour que cela se passe comme ça, faux-jeton que je suis. Contrat signé, il ne me restait plus qu'à annoncer à mon Boss que ce n'était pas de ma faute si je partais, je suivais ma douce et tendre (souris).

Comme je le disais à ma petite sœur, Le Père Noël passa à ce moment-là, bien en avance et il fût généreux. Je vous la fais courte, mais uniquement pour vous faire saliver, il a amené dans le désordre et en rien de temps:

  • une demission pour Marina,
  • une pour Manu aussi, mais son Boss n'en a pas voulu,
  • un déménagement à Ottawa pour les fêtes,
  • Une soupe à la grimace pour les garçons (au fait, il a oublié les neurones supplémentaires qu'on avait commandé pour eux)
  • un gros trou dans le budget
  • une maison à vendre, mais pas beaucoup d'acheteurs.
  • plein de cartons à remplir dans un temps record' parce ce que le 18/12 tout sera dans le camion !!!!
  • et pour finir, une petite boîte avec marqué dessus "c'est le fun!" à ouvrir en cas d'urgence si on se prend une tempête sur la tronche en se rendant à Ottawa, yeah!

Ben non Edith, je ne regrette toujours rien.

Donc voilà, on ne se plaint pas, on a dégoté une maison à louer sur internet à un tarif de malade, visitée par nos copains avec la consigne "la maison est bien si tu as envie que je t'y invite", et si tout va bien et que nos chèques ne sont pas en bois, on devrait avoir les clés en arrivant. Un bail d'un an, qui nous permettra espérons-le, de vendre la maison ici et d'en trouver une autre pour Noel 2015!

On part donc avec 2 boulots, je vais donc bosser de la maison (tiens, ça me rappelle des souvenirs) avec pour seule contrainte que ça se passe bien sur la durée dans le boulot, c'est-à-dire que l'équipe, le job, le service ne soit pas perturbés par cette organisation. On s'est donné une période de 6 mois pour faire le point. Plutôt cool comme approche.

Ottawa n'est pas une capitale turbulente, c'est une ville où parait-il, il fait bon vivre aussi, vaste, verte, plutôt riche culturellement et surtout à proximité de grandes villes dont Montréal (200kms), Toronto (450kms), New York, Philadelphia, Boston (700kms), Detroit (800kms) ou encore Chicago (1200kms). Ottawa n'est qu'à 1100kms de Moncton finalement! Autant vous dire qu'on est prêts à prendre le volant, (ou l'avion, si l'offre est raisonnable parce que Miami reste encore à 2300kms de là!)

Bien qu'elle soit la Capitale Fédérale, Ottawa n'est pas officiellement bilingue (Petit rappel: le NB reste la seule province bilingue et Moncton la seule ville bilingue du Canada). Cependant, ce qui est moins connu, c'est qu'on y parle le Français, on peut y vivre en Français, y [travailler] en Français. La proximité avec le Québec (juste de l'autre côté de la rivière) y est sans doute pour quelque chose et venant du NB, parlant "Chiac" couramment, ça sera intéressant pour nous de voir tout ça de près. Pour l'heure, vous savez tout et vous savez où nous trouver. On a fait la promesse aux enfants que nous ne déménagerions plus jusqu'à ce qu'ils soient à la fac, soit 5 ans à la louche donc vous avez un peu de temps pour venir nous voir, mais ne tardez pas trop.

Vive le NB!

The show must go on!

nbontario

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On l’a échappé belle.
Lever de soleil sur la Baie

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